• Petit soldat


     


    Et les pieds dans la boue les joues pleines de terre


    Tiraillé par la peur le bras tremblant sous l'arme


    Qui ne peut s'actionner dans le brouillard des larmes


    L'enfant meurtri s'élance et traverse la guerre 


     


    Entouré de violence escorté par la crainte


    Il se décide enfin et tire les yeux clos


    Tressaillant à son cri son âme en mille morceaux


    Puis se jette à l'abri au milieu des complaintes 


     


    Sans aucune émotion il comprend qu'il a mal


    Il rentre dans le rang parmi ses camarades


    Touchant timidement la grande estafilade


    Ténèbre de pourpre sur son petit corps pâle 


     


    Et tombé dans la boue les joues creusées d'enfer


    Apaisé par la mort loin de son cauchemar


    Qui se poursuit sans lui guidé par le hasard


    L'enfant sourit et dort dans un jardin d'hiver.


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  •  


     


    Il tourne tout en rond


    comme tout les poissons


    Il fait pleuvoir de bulles


    et provoque des ridules


    c'est qu'il est tête de mule


    et parfois ridicule.


    Tout coloré de rouge


    le petit poisson bouge,


    il explore son bocal


    le petit animal.


    Mais c'est qu'il tourne en rond


    le petit poisson con.


    Il n'a pas vu le chat


    qui y voit son repas.


    Il tournait tout en rond


    "c'est vrai qu'il était bon."


     


    (délire réalisé en cours de math, sans commentaires)


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  • Haru wa akebono


    Yôyô shiroku nariyuku yamagiwa


    sukoshi akarite murasaki dachitaru


    kumo no hosoku tanabikitaru


     


    Ay printemps, c'est l'aurore que je préfère.


    La cime des monts devient peu à peu


    distincte et s'éclaire faiblement.


    Des nuages violacés s'allongent


    en minces taînées.


     


     


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  • Hermione vient de se suicider sur le corps de Pyrrhus)


    ORESTE
    Grâce aux Dieux ! Mon malheur passe mon espérance.
    Oui, je te loue, ô ciel, de ta persévérance.
    Appliqué sans relâche au soin de me punir,
    Au comble des douleurs tu m'as fait parvenir.
    Ta haine a pris plaisir à former ma misère ;
    J'étois né pour servir d'exemple à ta colère,
    Pour être du malheur un modèle accompli.
    Hé bien ! je meurs content, et mon sort est rempli.
    Où sont ces deux amants ? Pour couronner ma joie,
    Dans leur sang, dans le mien il faut que je me noie ;
    L'un et l'autre en mourant je les veux regarder.
    Réunissons trois cœurs qui n'ont pu s'accorder.
    Mais quelle épaisse nuit tout à coup m'environne ?
    De quel côté sortir ? D'où vient que je frissonne ?
    Quelle horreur me saisit ? Grâce au ciel, j'entrevoi.
    Dieux ! quels ruisseaux de sang coulent autour de moi !
    PYLADE
    Ah ! Seigneur.
    ORESTE
    Quoi ? Pyrrhus, je te rencontre encore ?
    Trouverai-je partout un rival que j'abhorre ?
    Percé de tant de coups, comment t'es-tu sauvé ?
    Tiens, tiens, voilà le coup que je t'ai réservé.
    Mais que vois-je ? À mes yeux Hermione l'embrasse ?
    Elle vient l'arracher au coup qui le menace ?
    Dieux ! quels affreux regards elle jette sur moi !
    Quels démons, quels serpents traîne-t-elle après soi ?
    Hé bien ! filles d'enfer, vos mains sont-elles prêtes ?
    Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
    À qui destinez-vous l'appareil qui vous suit ?
    Venez-vous m'enlever dans l'éternelle nuit ?
    Venez, à vos fureurs Oreste s'abandonne.
    Mais non, retirez-vous, laissez faire Hermione :
    L'ingrate mieux que vous saura me déchirer ;
    Et je lui porte enfin mon cœur à dévorer.


     


    C'est lafin de lapièce d'Andromaque de Racine (le roi des tragédies !)


    Hermione amoureuse de Pyrrhus qui ne l'aime plus demande son assassina àson cousin Oreste qui l'aime elle, mais une fois le crime accomplie elle le maudit pour avoir tué l'homme le plus chéri à ses yeux et se suicide sur son cadavre ...


    J'adore ce perso, je l'ai joué pour deux scènes (celle où Hermione quémande la mort del'infidèle).

    Vive les tragédies



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  • Les doux mots ...



    Les doux mots que morte et passée...
    On dirait presque des mots d'amour,
    De sommeil et de demi-jour...
    La plupart des mots que l'on sait
    N'enferment pas tant de bonheur.
    On dit Marthe et l'on dit Marie,
    Et cela calme et rafraîchit. -
    Il y a bien des mots qui pleurent
    Ceux-là ne pleurent presque pas...
    Marthe, c'est, au réveil, le pas
    Des mères dans la chambre blanche,
    C'est comme une main qui se pose,
    Et l'armoire sent la lavande...
    Il faut murmurer quelque chose
    Pour se bien consoler, des mots,
    N'importe lesquels s'ils consolent,
    S'ils endorment et tiennent chaud. -
    Ah! loin des meilleures paroles,
    Les doux noms que Marthe et Marie,
    Les doux mots que morte et passée...



     



    Henry Bataille


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